Je sais, j'ai un peu tardé à parler de la Coupe du Monde féminine de rugby. Je l'avoue, j'étais pessimiste quant aux retombées de l'évènement, fut-il organisé en France. Le silence honteux qui a entouré le Grand Chelem des Bleues au Tournoi des VI Nations cette année m'avait complètement dégoûtée, quant à la capacité des médias à reconnaître (et faire connaître) un exploit sportif féminin.
Mais c'était compter sans la formidable envie de jouer du XV de France féminin. Et sans le soutien sans faille des supporters, qui n'ont pas hésité à aller s'asseoir dans l'herbe d'un petit stade, au fin fond de l'Essonne, pour les encourager.
Les louanges sur le jeu des Bleues pleuvent de la part des grands noms de la discipline*. Mais la technique seule ne suffit pas à s'attirer les faveurs du public! (sinon mon blog ne servirait à rien car le sport féminin serait déjà reconnu)
Je craignais que le contraste avec le Mondial de foot fasse paraître la compétition cheap, voire champêtre. Finalement, les spectateurs n'auraient-ils pas au contraire été séduit par la simplicité d'un tournoi sans paillettes? C'est en tout cas mon cas. J'ai eu l'impression que ce dépouillement, ces images sans débauches de moyen, ce stade où les gamins courent sur la piste d'athlétisme en bord de touche, mettait incroyablement le jeu en valeur, le rendant plus brut et plus authentique.
Et cette Marseillaise chantée par des femmes m'a donné des frissons.
(Vu de la télé, on n'entendait quasiment que les joueuses, même si les supporters s'égosillaient sans doute)
Vous faites peut-être partie des 1,8 millions de téléspectateurs qui ont suivi le match de samedi, alors je ne vous ferai pas l'affront de vous signaler que les Françaises joueront les demi-finales ce mercredi, à 20h45!
Ce sera au stade Jean Bouin, qui est à la lisière de paris donc bien plus accessible et qui compte 20.000 places (pour en acheter c'est ici). La finale se jouera dans ce même stade, et à guichets fermés s'il vous plaît! De quoi faire une très, très belle fête du rugby.
Autre fait remarquable pour une compétition féminine, les organisateurs se prennent à espérer qu'elle soit rentable économiquement. Ce serait vraiment une belle avancée si plus d'évènements sportifs féminins pouvaient engranger des recettes et devenir autonomes; car aujourd'hui on les considère encore comme des oeuvres de charité faites aux dépens des revenus du sport masculin.
* mais bizarrement on n'entend plus Marc Lièvremont...