Six mois après la coupe du Monde féminine les footballeuses n'ont pas envahi les médias, mais ne sont pas retombées dans l'oubli pour autant. Le changement majeur qu'aura apporté cette coupe du Monde c'est surtout la diffusion de matchs de D1 féminine sur la chaîne France 4. Des voix s'étaient élevées pour protester, arguant que le championnat, ultra dominé par une seule équipe, serait nul au possible à suivre. Il semble pourtant que les spectateurs soient plutôt au rendez-vous, le dernier match ayant rassemblé 325 000 téléspectateurs. Il faut dire qu'il s'agissait d'une des meilleures affiches du championnat (OL - Juvisy) mais c'est honorable, quand on pense que l'année dernière le même match se déroulait sans caméra dans un stade vide ou presque.
Vue aussi cette interview de la capitaine des Bleues, Sandrine Soubeyrand, pour le magazine Marie-Claire. Plutôt pertinente. On est clairement dans la com' mais le message passe bien. Pour une fois qu'on ne se sert pas d'une sportive comme mannequin... et puis l'apparition de footballeuses dans les mags féminins en fait des modèles potentiels pour les jeunes filles. Positif, donc.
Evidemment tout n'est pas rose puisqu'à lire cette interview de Sandrine Mathivet, l'entraîneuse (oui, je tiens à ce terme-ci!) de Juvisy, les obstacles au foot féminin sont bel et bien réel et la Fédération Française de Foot ne prend pas de mesures radicales pour le favoriser. Pour fournir un championnat de D1 plus relevé et donc plus intéressant, il est évident qu'il faudrait transférer une partie de l'argent gagné par les garçons au profit du foot féminin. Ce qui semblerait normal dans d'autres fédérations où l'on joue collectif semble honteux dans un sport où on refuse encore de voir que si l'on regarde moins le football au féminin c'est parce que l'on n'y a pas mis les moyens, pas parce que ce sont des femmes.
Photo Stéphane Guiochon, trouvée ici