Avant toute chose, une remarque sur la "féminité" de la jupette qui est complètement connotée: elle laisse voir les jambes tout autant que le short. Et il y a un cuissard en-dessous: le tissu autour ne sert donc absolument à RIEN.
J'en avais parlé il y a quelque temps, mais loin de se cantonner au badminton, la décision de la Fédération Internationale de Badminton d'imposer à toutes les joueuses le port de la jupette a plutôt fait tache d'huile.
La rugbywoman Petite Ailière explique qu'il est important d'avoir un équipement adapté à sa morphologie et ça ne gâche rien si on trouve ça joli. Mais qu'on doit d'abord aller voir du sport pour le sport. Je suis naturellement bien d'accord.
L'article de 20 Minutes soulève ce point intéressant: les équipementiers qui veulent vendre leurs produits au grand public et donc cherchent à placer leurs jupettes, perçues donc comme plus vendeuses.
Il y a aussi cette chronique d'un journaliste canadien qui estime que s'il y a besoin d'ajouter une jupette pour nous faire regarder, c'est qu'il y a un problème dans notre rapport au sport. Il écrit cette phrase hyper pertinente; "Vous n'avez plus le goût des choses, seulement le goût de la jupette des choses".
La défense de la Fédération, assez pathétique, tourne autour de l'esthétique. Le même mouvement avec une jupe est donc beaucoup plus "esthétique" qu'avec un short? Prends-nous pour des cons.
Comme je le dis au début du billet, la jupe ne montre pas plus le corps des joueuses. Mais en imposant la jupette, la Fédération veut faire allégeance à la sacro-sainte "féminité" qui devrait attirer hommes et femmes dans les gymnases.
Et les hommes? On les regarde ans doute pour leurs performances: la Fédé ne propose aucune mesure pour ses joueurs masculins.
La joueuse française Hongyan Pi (Source: www.lequipe.fr)
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