Lorsque Clara écrit à Picsou Magazine "Pourquoi les garçons ne sont pas habiles avec les bébés?", on lui répond qu’"ils sont plus habiles avec leurs pieds et un ballon. Et toi, tu te débrouilles comment sur un terrain de foot ?" Bim! @_Aenki a transmis ceci sur Twitter et heureusement ce n'est pas totalement passé inaperçu (Sophie Gourion en a fait un billet sur Tout à l'ego ).
D'une part, ça m'estomaque qu'on puisse encore sortir, en 2013, que les hommes ne s'occupent pas des bébés un point c’est tout, quelques jours après le vote du projet de loi sur le congé parental. Ensuite: les garçons ne s'occupent soi-disant pas des bébés, parce que leur truc c'est le foot. MAIS QUEL RAPPORT? Est-ce que la personnalité d'un être humain se construit en package? Foot/Bière/Bagnole, Bébé/Shopping/Smoothie, Cinéma/Télérama/Chablis?
Je pense évidemment aux caractères supposément masculins ou féminins, mais ça va plus loin. Va-t-on en finir un jour avec cette catégorisation simpliste, qui s’appuie sur les préjugés et a le mérite de ne pas faire trop réfléchir? Devrais-je encore longtemps entendre : "Han, trop bizarre, tu fais du foot et tu lis Malraux!" (car c'est bien connu, une fois qu'on a compris le hors-jeu on a grillé tous ses neurones) ou au contraire : "Pas étonnant que tu fasses du foot, vu que tu es ingénieure" (sous-entendu je suis un peu devenue un mec).
Que les plus jeunes essaient de se construire un personnage basé sur leurs centres d'intérêts, c'est plutôt normal pour s'affirmer. Mais on est en droit d'attendre des adultes qu'ils appréhendent leurs pairs - et eux-mêmes - comme des êtres humains complexes, non comme des caricatures. Réfléchissons, bordel!
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