Bien sûr, le titre est provocateur puisque je suis convaincue qu'il faudrait atteindre la parité dans ce domaine, tout comme au niveau de l'encadrement. Le sport, ce n'est pas que les sportifs mais aussi tous ceux qui contribuent au bon déroulement de la pratique et partout il faut plus de femmes.
Cette question n'a donc peut-être pas lieu d'être posée mais certains y répondent tout de même. La manière dont est traitée le sujet par les médias me semble très représentative de la manière dont on voit les "pionnières", les femmes qui investissent des secteurs surmasculinisés.
Source: Footofeminin.fr
L'Equipe.fr salue aujourd'hui la promotion au niveau Fédérale 3 d'une certaine Mme Finck de manière très neutre, si ce n'est l'allusion à son "beau sourire" qui n'est à mon sens pas un critère de sélection au sein du corps arbitral... Ce qui rappelle l'obstination des médias à vouloir toujours rassurer le public quant aux femmes qui osent s'aventurer dans des terres masculines: "rassurez-vous, elle est baisable!"
Par l'odeur du machisme ordinaire alléchée, j'ai un peu farfouillé sur le Net. J'ai trouvé ce billet de Football.fr qui nous expliquait doctement qu'une femme arbitre susicte beaucoup plus de courtoisie de la part des joueurs... quels gentlemen. La seconde partie, plus intéressante, donne la parole à une arbitre qui parle de la difficulté des tests physiques pour les femmes puisque ce sont les mêmes, mais que justement le fait de les avoir réussi suscite le respect au sein de la profession. Il en résulte, nous sommes d'accord, que s'il est normal de remplir les même minimas pour arbitrer des rencontres masculines, que les femmes arbitres ont un niveau physique un peu meilleur rapporté à leur sexe. Ce billet conclut que la présence des femmes peut s'avérer salutaire à l'heure où l'on manque d'"hommes en noir".
Ces 3 points me font penser à tant d'autres domaines où pour légitimer la présence de femmes on se sent obligé d'expliquer quels avantages on y trouverait. Enfin on remarque qu'on ne porte jamais autant attention aux femmes que dans les domaines que les hommes boudent et qu'il faut toujours faire ses preuves pour obtenir de la considération. J'en veux pour exemple ce texte à charge sur les erreurs d'une femme arbitre, que l'auteur transforme en véritable échec de l'arbitrage féminin entier: 'l'arbitrage féminin est-il hors-jeu?" demande-t-il. A l'image de nombreux patrons, qui, confrontés à une mauvaise expérience avec une collaboratrice, en concluent qu'ils n'embaucheront plus jamais de femmes.
Je préfère cet excellente interview d'une arbitre de hand sur la formation des arbitres et les préjugés que rencontrent les femmes (week-ends occupés considérés comme problématiques pour elles mais pas pour les hommes, etc...) . Elle souligne que leur préparation doit être légèrement adaptée car à la différence des hommes elles évolueront dans un environnement qui ne réagira pas de manière neutre à leur présence.
En fait, il faut des femmes arbitres pour les mêmes raison qu'il faut des femmes médecins, des femmes mathématiciennes, des femmes plombier et des femmes policier. Car nous vivons dans un monde composé pour moitié d'hommes et moitié de femmes.