J'imagine que comme moi, vous n'avez pu échapper à la robe de Venus Williams, qu'elle a arboré à Roland-Garros (et pourtant, je ne regarde pas le tennis...). Je me fiche des dernières tendances des courts, mais j'ai été atterrée par les commentaires que sa tenue en dentelle et son boxer chair ont suscité.
J'ai pu lire ici et là des réactions outragées appelant à la "respectabilité" du tennis. Une belle hypocrisie à de nombreux égards... aux prochains Championnats d'Europe de Barcelone personne ne se plaindra des tenues pour le moins légères des sprinteuses. C'est sans doute que l'athlétisme est moins respectable que le tennis.
Sans compter les éternels commentaires désobligeants sur la joueuse: trop grande, trop musclée, trop voyante... On voit bien la faible marge de manoeuvre concédée aux sportives. Jugées en permanence sur leur apparence bien plus que sur leurs performances, elles sont priées de n'être ni trop masculines ni trop aguicheuses. En regard de ces "normes", Venus Williams a effectivement tous les torts en montrant son corps de championne dans des tenues inattendues, et les machos ne se privent pas de le lui rappeler.
Rappelons qu'en son temps la grande Suzanne Lenglen, la "Divine", avait déplu à certains en raccourcissant ses jupes et en décidant de servir "comme un homme". Aujourd'hui, l'histoire a donné raison à la scandaleuse et la coupe destinée à la gagnante du tournoi féminin de Roland-Garros porte son nom. Et toc.
Crédit photo Associated Press, source
Billets liés:
La championne de 400m haies Jana Pittman renonce à ses faux seins: la féminité impossible?
Du patinage artistique "plus viril"...et les femmes dans tout ça?
BIBA relève (un peu) le niveau...