Dimanche 18 avril dernier, c'était La Fête du Running... rien de très institutionnel, une page Facebook et un concept inspiré de la Fête des Voisins: aller faire un footing entre amis, en famille, inciter un maximum de monde à chausser ses baskets!
Je vous accorde que l'opération a un petit côté moraliste "Manger-bouger' agaçant. Personnellement ce qui me met en rogne c'est toujours de considérer le sport sous l'angle de la santé. Autant dire comme une contrainte: se taper 30 minutes de footing en pensant très fort aux cancers et autres infarctus auxquels on échappera ainsi n'a rien d'un plaisir.
Alors qu'aller trotter dans un parc à côté de chez soi parce qu'il fait beau, qu'on entend les oiseaux, qu'on a envie de profiter du soleil et de se dégourdir les jambes, c'est un plaisir sans pareil!
Les joggeurs et le jogging n'ont pas toujours bonne presse que ce soit auprès des non-sportifs ou auprès de pratiquants d'autres sports. Je peux vous assurer que beaucoup de nanas de mon équipe détestent courir "après rien", mais qu'après le ballon, elles se démènent... On regarde parfois les runners comme des "maso", "drogués", individualistes et avides de performance...
Je dirais sans beaucoup d'originalité qu'il y a autant de raisons de courir que de coureurs...voire plus.
J'adore réellement courir. J'aime aussi beaucoup marcher d'ailleurs; en fait j'aime être dehors (courir sur un tapis, non merci). Et du coup, courir dans la neige ou sous la pluie ne me dérange pas vraiment.
Je cours quand j'ai envie de me vider la tête, et de me vider physiquement de mon stress. Je cours pour m'épuiser à petit feu, pour être apaisée et envahie par ces "hormones du plaisir" qui débarquent et font planer. Oui, le sport est une drogue; qu'on m'en prive et je suis nerveuse, irritable, déprimée et la mèche en berne. Je cours parfois pour me retrouver seule: c'est un moment privilégié pour réfléchir, pour méditer. Je cours pour aller profiter de la nature, sentir le sous-bois et l'herbe; je cours en vacances pour découvrir les environs.
La course à pied n'est pas mon sport principal puisque je ne la pratique pas régulièrement, mais je cours aussi pour la performance. C'est alors le plan d'entraînement, le travail de fractionné et de seuil sur piste, fastidieux et usant physiquement. L'inscription à la course, la préparation soigneuse, les plâtrées de pâtes. Le jour de la course, partir concentré, maîtriser son effort, se faire mal pour terminer, sprinter dans les derniers mètres alors que les jambes ne répondent plus, puis regarder son chrono, et penser encore à progresser la prochaine fois.
Mais aussi, je vais courir avec mon compagnon, ou une copine, pour papoter tranquillement autour d'un étang, et terminer par un bon repas et une bonne bière...
Voilà donc pourquoi je cours: après du plaisir sous toutes les formes, avec un brin de masochisme (mais y a-t-il plaisir sans souffrance?) et ni plus ni moins de sacrifices que n'importe quelle autre passion.
Crédit photo: Mel B.
Et sinon: le concours dure toujours!
Dites-moi dans les commentaires quelle sportive vous a le plus marqué et pourquoi, pour pouvoir assister au Meeting AREVA (étape française de la Diamond-League, ex-Golden League), au Stade de France le 16 juillet 2010.