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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 15:07

 

Vous trouverez désormais Entrées en Lice à cette adresse: http://entreesenlice.wordpress.com/

A très vite!

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 18:47

Ce n'est pas la première fois que je suis confrontée à des remarques de collègues sur la faiblesse féminine. Ou plutôt, sur la force masculine. Mon travail nécessite assez souvent de porter des charges, et bien qu'encadrée par des règles strictes (limite de poids à porter seul, etc...), cette tâche donne le plus souvent lieu à ce qu'on peut bien appeler un concours de bites. "Ah, ben vous avez voulu l'égalité des sexes, ben porte-la ta caisse!"

Evidemment, il est plus facile pour un homme d'1m80 de porter une lourde charge qu'une femme de 1m60, on ne peut le nier. Mais je ne digère pas que certains s'en rengorgent comme la justification de la domination masculine. Ne serait-ce que parce que tous les hommes ne font pas 1m80 ni ne sont capables de porter 35 kg sans se blesser. Et que toutes les femmes n'ont pas besoin qu'on les aide pour porter ces 35 kg.

Pourtant, les hommes qui m'ont pris à partie sur ce sujet - sujet sensible apparemment - ont toujours écarté violemment cette vérité. D'autant plus étonnant que ces hommes étaient presque toujours plus petits que moi... et pas forcément plus costauds. J'ai d'abord voulu rire de ce paradoxe, de ces petits bonshommes trépignants qui me soutenaient qu'une femme n'était pas destinée à porter de lourds équipements, que c'était bien normal à ce titre que certains métiers soient réservés aux hommes, et que le féminisme est vraiment une connerie.

Puis j'ai vu tout ce qui se cachaient derrière ces diatribes. Dans notre société partriarcale, même lorsqu'à priori il ne satisfait pas à tous les stéréotypes de virilité (force, mécanique, football, bière, etc...), un homme appartient au groupe dominant, par défaut en quelque sorte. Et il semblerait que toutes les qualités que la société attribue au groupe dominant lui échoient aussi comme par procuration. (C'est un peu le fameux "On a gagné!, bien connu des supporters chauvins). Mais si ces qualités s'avèrent détenues par des membres des groupes dominés? Voilà qui retirerait un certain nombre de prérogatives au dominants, surtout à ceux qui ne s'attribuent ces qualités que par procuration.

Je comprends ainsi la colère de mes collègues qui voulaient m'empêcher de porter une caisse, constater que je la portais avec le sourire après avoir passé outre leur interdiction. Si on permet aux femmes de montrer qu'elles ont les mêmes capacités que les hommes, comment justifier encore la supériorité masculine?

C'est ainsi que j'arrive à la suite de mon histoire. Chacun sait que la fonction crée l'organe: avec un peu de pratique (et la bonne technique) on arrive à s'entraîner à porter des pièces plus lourdes. Or, dès l'enfance on décourage l'effort physique chez les filles, en les convaincant qu'elles sont faibles et que les garçons sont plus forts. Déjà que les femmes sont plus petites en moyenne à l'âge adulte, pas de risques qu'elles développent leur force dans leur jeunesse... Et pour celles qui persisteraient? Une de mes collègues aime pousser de la fonte et a atteint un certain niveau. Pensez-vous que les hommes de son équipe, si prompts à grogner contre les "petites nanas qu'on doit aider en permanence", soient heureux qu'elle soit aussi forte qu'eux? Oh que non: "Oh, celle-là... c'est pas une vraie femme!" grommellent-ils.

 

Exclure a priori les femmes car elles manquent d'une compétence (force physique, orientation, mathématiques, ambition, résistance au stress...) supposément masculine.

Les empêcher par tous les moyens d'acquérir cette compétence ou d'en faire preuve.

Si elles réussissent malgré tout à démontrer leur compétence, réagir par l'ostracisme; arguer que ce n'est pas féminin.

Attendre que les femmes s'excluent elles-mêmes.

 

La boucle est bouclée.

 

http://www2.pictures.gi.zimbio.com/Olympics+Day+1+Weightlifting+BxTg1OQO9cEl.jpgMélanie Noël détient le record de France d'haltérophilie dans la catégorie -48 kg: 100 kg en épaulé jeté et 78 kg à l'arraché. Voilà voilà. (Photo trouvée ici)

 

 

 

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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 20:13

 

http://2.bp.blogspot.com/-0PJQbTYPhMM/T05gxTS-xMI/AAAAAAAA35Y/oUAHz8VNFf8/s640/Happy+Leap+Day+(11).jpg

 

La rentrée est propice aux bonnes résolutions sportives! Mais nous savons toutes et tous que le plus dur est de perséverer, faute d'avoir choisi une activité qui nous convienne réellement. En effet, avec les conseils fantaisistes des médias qui ne nous parlent que des activités tendance et supposément amaigrissantes, pas facile de trouver une activité agréable, pratique et motivante... Un tel manque d'information est un réel frein à la pratique sportive, surtout des femmes! Car s'y ajoutent toutes les idées reçues liées au sport féminin.

Aujourd'hui j'ai trouvé des sports que j'adore. Mais comme j'ai aussi essayé de pratiquer (péniblement) / abandonné (lamentablement) pas mal de disciplines... j'ai beaucoup réfléchi au moyen de choisir son sport. Et j'ai trouvé qu'on peut tout résumer en 3 grandes questions.

C'est parfaitement subjectif, issu de mon expérience personnelle, j'enfonce peut-être des portes ouvertes... mais ça peut pas être pire que les avis des magazines féminins. Les voici:

 

1. Qu'est-ce qui me fait plaisir?

Gardons à l'esprit que le sport est et doit rester plaisant. J'ai des collègues qui se forcent à courir "parce que ça affine les cuisses" mais qui détestent ça. De toute façon, ça ne sert à rien de s'inscrire dans une activité super tendance qui fait un corps de sirène si vous arrêtez au bout de trois semaines tellement ça vous ennuie. Le plaisir doit être votre premier critère de choix. Pas les calories dépensées, pas l'endroit d'où ça fait maigrir, pas le potentiel hype. Le plaisir. VOTRE plaisir.

Ceci posé, je vous propose d'affiner votre "recherche de plaisir" pour orienter votre choix sportif:

- Quel effort aimez-vous réaliser? Préférez-vous solliciter votre endurance avec des efforts dans la durée (course de fond, aviron, tennis) ou bien préférez-vous les efforts plus violents, plus "cardio" (boxe, basketball, judo)? Aimez-vous éprouver vos réflexes (tennis de table, badminton, escrime)?

- De quel manière voulez-vous solliciter votre corps? Aimez-vous l'éprouver en résistance (escalade, yoga), ou plutôt en explosivité (haltérophilie, lutte, rugby)?

- Côté mental, qu'est-ce qui vous fait vibrer? êtes-vous à la recherche du geste parfait (aïkido, tir à l'arc, lancers)? Aimez-vous atteindre, puis dépasser vos limites (course à pied, ski de fond)? Avez-vous soif de nature (alpinisme, VTT, voile)? Ou encore est-ce l'accomplissement collectif d'une équipe qui vous enchante (football, volley, water-polo, ultimate, roller derby...)?

 

2. Quelles sont mes contraintes?

Il est primordial que votre nouveau sport s'intègre bien dans votre quotidien, pour vous permettre de le pratiquer sereinement dans la durée. Quels sont donc vos impératifs matériels et personnels?

- Financièrement, quel budget êtes-vous en mesure d'allouer à votre pratique sportive? Certains sports sont plus dispendieux que d'autres; pensez au coût de votre équipement mais aussi à la licence/abonnement, et au coût de transport. Le cas échéant, il peut y avoir une assurance à souscrire.

- Quelle place pouvez-vous raisonnablement réserver au sport dans votre planning? OK, débuter une nouvelle activité nécessite souvent un peu d'organisation... mais si vous retirez plus de stress que de bien-être de votre nouvelle pratique, c'est pas terrible. Respectez votre rythme. Par exemple, inutile de planifier des séances à l'aube si vous n'êtes pas matinal. J'avoue avoir posé pas mal de lapins sportifs les samedis matins...

- Quel temps de transport maximum vous semble correct? C'est une donnée à laquelle j'attache de plus en plus d'importance, au point d'arbitrer en fonction d'elle. Pensez surtout au retour... quand vous n'aurez qu'une envie, celle de vous vautrer dans votre canapé ou filer au lit.

- Enfin, quelles sont vos exigences de confort? ça peut paraître idiot mais si par exemple la pluie ou le froid vous démotive ET que vous habitez au Nord de la Loire, il est peut-être plus sage de choisir un sport en salle. Ca peut se nicher dans des détails: j'ai commencé à aimer l'escalade quand j'ai trouvé des chaussons confortables.

 

3. Où est-ce que je trouve ma motivation?

 Je distingue deux formes de motivation, essentielles pour persévérer dans un sport. La motivation "sur la durée", qui nous permet de nous lancer de nouveaux objectifs, et la motivation "coup de fouet". La première, c'est se sentir bien dans sa tête et dans son corps, c'est progresser régulièrement ou apprendre sans cesse. C'est un cercle vertueux: plus on pratique, mieux on se sent, et plus on a envie de continuer...

La seconde... la seconde est essentielle, et n'appartient qu'à vous. Car même pour un sport qu'on adore, dans un club à deux pas, c'est difficile de rester motivé... fatigué, marre de tout, rien envie de faire. Et dans ces cas-là, il faut tabler sur une petite étincelle! Alors demandez-vous: qu'est-ce qui pourrait vous faire lever de votre canapé un soir de novembre après une grosse journée de boulot, ou sortir de sous votre couette bien chaude un dimanche matin pluvieux? Ce peut être la perspective d'un bon moment passé entre amies. Ce peut être le bienfait d'un grand bol d'air ressourçant en pleine nature (randonnée, running). Ce peut être le besoin de se vider la tête en se concentrant sur son geste ou sa trajectoire (golf, kayak, cyclisme).

Je me rappelle m'être trainée certains soirs au foot, uniquement motivée par la perspective des fous rire avec les copines. Et j'ai récemment découvert le pouvoir anti-stress d'une bonne séance de natation (même pour moi qui débute et avale beaucoup d'eau).

A chacun et chacune sa motivation et ses envies!

 

 

Photo trouvée ici.

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 21:03

Les médias se sont beaucoup occupé de la féminité des joueuses du XV de France, lors de la Coupe du Monde de rugby de cet été (qui par ailleurs a été un succès médiatique). Mais, rassurons-nous: ils s'accordent tous à dire que les rugbywomen aiment le maquillage, le vernis à ongle et le rose, et qu'on peut jouer au rugby et être féminine.

On peut? Ou plutôt on DOIT "jouer au rugby et ETRE FEMININE"...

Tout d'abord je vois la louable volonté des instances du rugby de recruter des femmes, et donc de mettre à mal les clichés qui - entre autres choses - tiennent les femmes à l'écart des terrains. Effectivement, les rugbywomen n'arborent pas systématiquement coquards et oreilles en chou-fleur, et sont de gabarits très variés (voire bien plus variés que chez les garçons). Néanmoins, il suffit de suivre un des matchs du XV féminin pour constater que les joueuses sont ahtlétiques, mais pour autant ressemblent bien à des femmes. Est-il donc nécessaire de le rabâcher à longueur de reportages? D'autant que les freins réels à la pratique sportive des femmes sont bien plus profonds qu'une simple histoire de brushing.

En réalité c'est aussi et surtout la volonté - logique - des chaînes TV et des annonceurs de nous vendre le spectacle qu'ils nous proposent. Il ne s'agit donc plus seulement de faire rêver les potentielles jeunes recrues et leurs parents: il faut attirer le chaland. Certes, les Bleues sont charismatiques, attachantes et talentueuses, mais cela ne semblait pas suffire. En sport, comme dans bien d'autres domaines, on n'accorde jamais autant de reconnaissance aux femmes que lorsqu'elles sont glamour. Et surtout bien conformes aux normes: et les journalistes d'insister sur le fait que l'une des joueuses est "maman", et que Marie-Alice Yahé, l'ancienne capitaine, est mariée à un rugbyman, et j'en passe.. La joueuse Koumiba Djossouvi n'hésite d'aileurs pas à affirmer, dans une interview pour Madmoizelle, qu'"il y a une pression à montrer sa féminité".

Oui, le cliché de la "rugbywoman lesbienne camionneuse" est faux et il faut le dire. Mais la manière dont c'est dit aujourd'hui dans les médias sous-entend qu'être lesbienne, ou camionneuse, ou garçon manqué, est un problème. En gros, nous pouvons pratiquer à l'envi boxe, judo ou rugby si ça nous chante, (ça marche aussi avec travailler sur un chantier ou dans les champs), mais à condition de RESTER FEMININE (et hétéro).

Et les nanas pas féminines alors? ou bien trop grandes, ou trop costaudes, ou qui ne se maquillent pas?


Je préfère ainsi m'attarder sur ces mots d'Assa Koita (le Parisien): "si elle écarte ses adversaires par la puissance (1,82 m, 100 kg), c'est d'un sourire et d'un éclat de rire qu'elle éloigne les clichés sur le féminin. [...] Une amie m'a proposé de tester le rugby en sport loisirs. J'avais peur que ce soit trop violent. J'ai pourtant essayé. A la fin de ma première séance, l'entraîneur m'a dit : Tu peux finir en . J'ai pensé qu'il se fichait de moi. Mais, au bout de quelques mois, j'ai compris que mon gabarit était utile et j'ai commencé à y croire. »"

Tout est dit: au lieu des les brider en ne leur proposant qu'un modèle unique de féminité, encourageons plutôt les jeunes filles à pratiquer une activité qu'elles aiment et qui les fait se sentir à leur place.

 

 

http://www.attituderugby.com/wp-content/uploads/filles-rugby3.jpgPhoto trouvée ici - Attituderugby.com

 

 


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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 21:06

"Une belle histoire de femmes". Ce sont les mots de Safia N'Diaye, joueuse du XV de France féminin, interrogée à la fin du match contre l'Irlande pour la 3e place de la Coupe du Monde. Le public français a réellement découvert le rugby féminin pendant ces deux semaines de compétition, et s'est pris de passion pour l'Equipe de France. Et c'est tout le sport féminin qui en bénéficie, avec la médiatisation de sportives performantes, tenaces et charismatiques.

Je ne suis pas naïve, il y a fort à parier que cet "engouement" dont se réjouissent tant les médias ne durera pas jusqu'à l'automne. Il n'y aura pas de révolution. En effet on se doute bien que les matchs du championnat féminin ne seront pas diffusés. Soyons réalistes: il est actuellement trop confidentiel et bénéficie de trop peu de moyens pour être réellement télégénique. Peut-être que le tournoi des Six Nations sera plus médiatisé que les années précédentes, mais c'est dans plus de six mois et l'excitation autour du rugby féminin sera peut-être retombée et noyée dans le tournoi masculin.

Mais c'est pour l'avenir que la performance sportive et médiatique des Bleues est importante. J'espère que dans les stades et devant les écrans, elles ont su faire rêver tout un tas de fillettes et de jeunes filles... et convaincre tout un tas de parents. J'espère qu'en septembre une flopée de nouvelles petites rugbywomen vont frapper à la porte des clubs. La coupe du Monde en France a été l'occasion de "dédiaboliser" une discipline qu'on considérait encore comme "contre-nature" pour des femmes. Mais ce n'est qu'avec une forte augmentation du nombre de joueuses qu'il rentrera vraiment dans les moeurs.

Envie de vous lancer?

 

http://www.rwcwomens.com/mm/originals/02/07/26/63//2072663%5forig.jpg

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 21:31

Je sais, j'ai un peu tardé à parler de la Coupe du Monde féminine de rugby. Je l'avoue, j'étais pessimiste quant aux retombées de l'évènement, fut-il organisé en France. Le silence honteux qui a entouré le Grand Chelem des Bleues au Tournoi des VI Nations cette année m'avait complètement dégoûtée, quant à la capacité des médias à reconnaître (et faire connaître) un exploit sportif féminin.

Mais c'était compter sans la formidable envie de jouer du XV de France féminin. Et sans le soutien sans faille des supporters, qui n'ont pas hésité à aller s'asseoir dans l'herbe d'un petit stade, au fin fond de l'Essonne, pour les encourager.

Les louanges sur le jeu des Bleues pleuvent de la part des grands noms de la discipline*. Mais la technique seule ne suffit pas à s'attirer les faveurs du public! (sinon mon blog ne servirait à rien car le sport féminin serait déjà reconnu)

Je craignais que le contraste avec le Mondial de foot fasse paraître la compétition cheap, voire champêtre. Finalement, les spectateurs n'auraient-ils pas au contraire été séduit par la simplicité d'un tournoi sans paillettes? C'est en tout cas mon cas. J'ai eu l'impression que ce dépouillement, ces images sans débauches de moyen, ce stade où les gamins courent sur la piste d'athlétisme en bord de touche, mettait incroyablement le jeu en valeur, le rendant plus brut et plus authentique.

Et cette Marseillaise chantée par des femmes m'a donné des frissons.

 

(Vu de la télé, on n'entendait quasiment que les joueuses, même si les supporters s'égosillaient sans doute)

 

http://www.rwcwomens.com/mm/photo/tournament/home/02/07/25/97/2072597%5ffull-lnd.jpg

 

Vous faites peut-être partie des 1,8 millions de téléspectateurs qui ont suivi le match de samedi, alors je ne vous ferai pas l'affront de vous signaler que les Françaises joueront les demi-finales ce mercredi, à 20h45!

Ce sera au stade Jean Bouin, qui est à la lisière de paris donc bien plus accessible et qui compte 20.000 places (pour en acheter c'est ici). La finale se jouera dans ce même stade, et à guichets fermés s'il vous plaît! De quoi faire une très, très belle fête du rugby.

Autre fait remarquable pour une compétition féminine, les organisateurs se prennent à espérer qu'elle soit rentable économiquement. Ce serait vraiment une belle avancée si plus d'évènements sportifs féminins pouvaient engranger des recettes et devenir autonomes; car aujourd'hui on les considère encore comme des oeuvres de charité faites aux dépens des revenus du sport masculin.

 

 

* mais bizarrement on n'entend plus Marc Lièvremont...

 

 

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 20:40

 

Tranches de vie de cinq sportives tout à fait imaginaires, mais inspirées de sorties de vestiaires, de bords de terrains ou de stands d'arrivées. Cinq visions du sport féminin pour un tableau subjectif et pas du tout exhaustif.

 

Lundi, 19h15

Frédéric et moi sommes en avance, comme à notre habitude : je peux me changer tranquillement et quand les autres filles arrivent je peux papoter. Elles m'appellent affectueusement Maman. A vrai dire, certaines pourraient m'appeler Mamie ! Je suis la doyenne du club, après tout. Mais je progresse encore, j'aime tellement apprendre de nouvelles techniques ! En plus les gens du club sont adorables. Frédéric et moi nous sentons toujours très sereins après une séance d'aïkido, et nous apprécions vraiment partager cette activité ensemble. Il m'est très reconnaissant de l'avoir poussé à s'inscrire à ma suite. Ah, j'entends des voix : on va commencer !

 

 

Mercredi, 16h30

Oh non, ya encore les garçons devant le stade... Il vont encore rester pendant l'entraînement à nous mater. La dernière fois, il m'ont sifflé en criant « Hey Marie, gros cul ! » C'est pour ça que j'aime pas trop être en cuissard... mais c'est mieux pour le sprint. J'aime pas mes cuisses, elles sont trop grosses... La coach dit qu'elles sont puissantes. Ma mère, elle dit : « C'est vrai que le sport ça te fait de grosses cuisses, c'est pas très féminin. » Les mecs du club, les juniors, personne leur dit qu'ils sont moches, pourtant ils sont encore plus musclés. Mais ce sont des garçons. J'aime bien courir, mais en fait j'aimerai bien plaire aux garçons aussi...

 

 

Jeudi, 20h.

Ça y est j'arrive. Ah merde il pleut. Bon, au moins je suis à l'heure pour l'entraînement. Quelle journée de merde au boulot ! Et ce débile de Phil avec ses blagues. « Ah ouais le rugby féminin... quand tu vois les morceaux qui jouent, ça donne pas envie d'aller voir les matchs ! Bah, j'imagine que vous vous consolez entre filles sous la douche, hein ? »  Quel naze. Oh, on a encore le terrain pourri, ça va être une auge à cochons ce soir. Ah, les filles sont déjà prêtes, je me dépêche. Ça va être cool, j'ai trop besoin de me défouler. Vivement le match de samedi, je me sens en super forme !

 

 

Dimanche, 9h.

Mon dossard est épinglé sur mon maillot, mon sac est prêt. J'ai des chatouilles dans le ventre ! Julie pense que j'ai une chance de me qualifier pour les championnat de France vétérans. Allez, ma grande, ça va le faire... Bon, qu'est-ce qu'il fait, Nico ? Il devait rentrer du vélo à 10h pour garder les enfants. Ah, il faudra que je fasse le repas de mardi, qu'il aie juste à le réchauffer pour lui et les enfants quand je serai à l'entraînement. Zut, j'ai pas fait de provisions, et je vais louper le marché à cause de la course. Bon, j'irai demain quand il sera au tennis... Ah, le voilà. Un bisou à chacun (« T'es une championne maman ! », « Allez ma chérie, t'es la meilleure »), et je saute dans la voiture !

 

 

DSC02712-copie-1.JPG

 

 


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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 07:00

Voilà qui fait mentir mon précédent billet, lorsque je déplorais que l'échec d'une femme en particulier conduisait à considérer que toute autre femme échouerait. Et bien pas à Clermont semble-t-il, puisque Corinne Diacre a été nommée entraîneuse de l'équipe (masculine) de Ligue 2, pour succéder à Helena Costa.

Mais - car il y a un mais! - voilà les médias qui s'empressent de préciser que Mme Diacre vient d'obtenir son Brevet d'entraîneur de football professionnel. Lequel diplôme étant soi-disant nécessaire pour exercer à ce niveau, et Corinne Diacre étant soi-disant la première femme à l'obtenir.

Les Nouvelles News prennent la peine d'aller un peu plus loin. En réalité, Elisabeth Loisel a déjà obtenu ce diplôme en Validation des Acquis. Ensuite, plus d'un entraîneur de Ligue 1 exerce sans posséder ce brevet.

 

Alors, des exigences plus élévées pour les femmes?

Ce n'est pas nouveau que les femmes pensent toujours devoir en faire plus (plus de diplômes, plus d'expérience) avant de s'estimer assez compétentes pour un poste. On sait que statistiquement un homme postulera à un job s'il estime avoir 50% des capacités requises par la fiche de poste. Une femme ne postulera que si elle estime posséder 80% de ces requis. Et comme qui ne tente rien n'a rien...

Ma seconde réaction a donc été: "Mais pourquoi s'est-elle cassée le <bip> à passer ce foutu brevet alors que certains de ses collègues se sont sans doute contentés de faire connaître urbi et orbi leurs ambitions et leurs compétences?" Je ne connais pas le milieu du foot professionnel, et j'imagine que Corinne Diacre connaît les règles du milieu. Mais lui a-t-on seulement permis de faire jeu égal avec ses confrères?

 

 

http://medias.lequipe.fr/img-photo-jpg/assistante-de-bruno-bini-corinne-diacre-partage-son-exp-ence-avec-les-bleues/1500000000206775/0:0,2041:1028-665-0-70/c447a.jpg

 

 

Edit 16/07/2014:

En réalité, Helena Costa aussi est titulaire de diplômes prestigieux. Cet article très intéressant précise qu'"elle dispose d’un bien meilleur CV que la plupart des entraîneurs Français mais il lui reste la légitimité et la crédibilité à acquérir sur le terrain". ça vous rappelle quelque chose? Ben oui, c'est caractéristique de nombreux parcours pro féminins. Et donc, au-delà du "coup de com'" qui leur a été reproché, Clermont foot cherchait sans doute à se doter d'un très bon entraîneur mais à moindre coût.

L'article m'a été transmis par Dominique Crochu qui connaît très bien le thème de la mixité dans le football pour avoir travaillé des années à la FFF, merci à elle :-)

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 15:21

L'"affaire Helena Costa" a été amplement relayée. Compatissant, sévère ou ironique, chacun-e y est allé-e de son commentaire sur l'entraîneuse du club de foot masculin de L2 de Clermont-Ferrand, annoncée en grande pompe et démissionnant rapidement.

Evidemment, j'étais déçue. Chaque fois qu'une une femme arrive à un poste de pouvoir et est mise en lumière par les médias, j'ai toujours tellement envie qu'elle y réussisse, et de claquer le beignet de ceux qui pensent qu'une femme n'aura pas le niveau, le charisme, les "épaules" (comprendre "les couilles")! Mais voilà, ça ne marche pas à tous les coups. Déception, démission, évincement... qui ne seront pas reconnus comme un échec individuel mais comme une preuve de l'incapacité des femmes à exercer des responsabilités. Ou au mieux, on subira un très beau "point Thatcher", car à quoi bon la parité si les femmes ne font pas mieux?

Non, "les femmes" n'ont pas à faire mieux que "les hommes" pour mériter d'accéder aux mêmes fonction. Et aucune femme n'a vocation à représenter toutes les femmes, fut-elle la seule représentante dans son activité. L'échec d'une femme à un poste ne signifie en aucun cas que n'importe quelle femme aurait échoué, ni que n'importe quel homme aurait mieux réussi.

http://www.africatopsports.com/wp-content/uploads/2014/06/Helena-costa-nvo.jpg

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 18:53

C'était d'abord un manque de temps. Ou était-ce un manque d'inspiration? Ou peut-être une baisse de motivation, ou tout ça à la fois. Après tout cela fait presque 5 ans qu'Entrées en Lice existe.

Je n'ai pas beaucoup écrit ces derniers temps, et outre que j'ai déménagé, voyagé, changé de boulot, je ne voyais pas quels nouveaux sujets aborder dans mon blog. Il faut reconnaître que le sport féminin a pris, sinon la place qui devrait lui revenir, au moins une petite place dans les médias, traditionnels et web. Footballeuses, égalité d'accès au sport, stéréotypes dans le sport... Oui, on en parle un peu plus et c'est positif, mais... Il y a des sujets qui restent oubliés.

Les filles voient leur champ des possibles s'ouvrir dans le domaine sportif, mais celui des garçons reste désespérément restreint. Quel gamin avouera qu'il voudrait faire de la GRS? Quels parents inscriront sans réticence leur petit à la danse classique?

Et si le monde sportif s'ouvre peu à peu aux dames, elles sont priées de rester glamour et féminine, sans prétendre égaler les hommes en taille, poids et force. Et ce au mépris de l'incroyable variété de morphologies qui existent, tous sexes confondus.

Enfin, si les terrains de jeux se féminisent, le haut niveau comme les lieux de pouvoir sportifs restent bien testostéronés. Celles qui s'y risquent doivent y faire leurs preuves bien plus que leurs homologues et sont toujours attendues au tournant.

J'y retourne, j'y retourne pas? J'ai à nouveau envie d'écrire, je soupire souvent en lisant Tweeter et des gros mots m'échappent en regardant la télé. Je dois être mure pour pondre encore quelques billets...

En piste!

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Entrées en lice

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Qui suis-je?

Je suis une sportive amateure un peu touche-à-tout et très accro... Quand je ne suis pas en short, je suis une fervente spectatrice. Mais le sport féminin c'est pas facile à suivre dans les médias: pour une femme, mieux vaut être mignonne que championne. Dans ces conditions, difficile de motiver les copines pour un footing....